Depuis le 28 février 2025, le tarif de rachat du surplus d’électricité solaire par EDF OA a chuté. De 13 centimes d’euros par kWh, il passe désormais à 4 centimes. Une annonce qui a pu naturellement refroidir des candidats à l’installation de panneaux solaires. Cette évolution s’inscrit en réalité dans une logique amorcée depuis des années. Elle a le mérite d’éclaircir le fonctionnement d’un système toujours avantageux, y compris pour ceux qui ne l’avaient pas encore vraiment cerné.
Une logique d’incitation à la revente qui n’a pas perduré
En 2006, le gouvernement français lançait un modèle atypique : EDF rachetait l’électricité produite à 21 centimes d’euros alors qu’elle la revendait à seulement 7 centimes. Les particuliers n’étaient pas incités à consommer leur propre production : ils la réinjectaient entièrement dans le réseau puis achetaient de l’électricité pour couvrir leurs besoins. Une logique qui a duré jusqu’en 2010 avant qu’elle ne s’inverse, avec un tarif de rachat qui avait glissé à 13 centimes en 2024, tandis que le prix de l’électricité vendue au particulier dépassait les 21 centimes. La revente était ainsi déjà désavantageuse. Revendre son électricité a encore moins de sens aujourd’hui qu’auparavant. Le gain ne vient plus de la revente pour un particulier équipé de panneaux solaires ; il vient de ce que l’on n’achète plus. L’électricité produite est consommée directement à son domicile, au moment où elle est produite. C’est le principe même de l’autoconsommation, devenu le socle d’une transition énergétique à échelle individuelle.
Avec les panneaux solaires, vous allégez toujours considérablement vos économies d’énergie
Les panneaux actuels sont plus puissants, plus résistants que ceux installés par le passé, tandis que les batteries deviennent de plus en plus accessibles. De plus, de nouvelles installations comme les batteries virtuelles permettent d’améliorer également l’autoconsommation. Ces évolutions techniques confortent la voie de l’autoconsommation. Et dans les faits, les économies sont immédiates et mesurables (environ 50% sur la facture mensuelle d’énergie). Vous en doutez ? Découvrez ci-dessous le bilan énergétique détaillé d’une installation solaire sur 15 jours, pour une maison d’une superficie de 150 m2, au 15 mars 2025. Il met en évidence la répartition production/consommation de l’installation d’une capacité de 9 Kwh, incluant une batterie.
La facture d’énergie avant la mise en place des panneaux, en décembre 2023, atteignait 410 euros par mois. Aujourd’hui, cette facture énergétique mensuelle s’élève à 228 euros.
Cela représente une baisse de près de 45%.
La réussite du projet est conditionnée au dimensionnement de l’installation
Pour obtenir des économies de cette ampleur, il convient toutefois d’être équipé d’une installation correctement dimensionnée. Autrement dit, une installation pensée en fonction des besoins réels du foyer favorise une utilisation optimale de l’électricité produite et limite le recours au réseau public. Pour cela, il convient de prendre en compte sa consommation quotidienne, la place disponible pour poser les panneaux, ainsi que l’exposition au soleil selon la localisation.
Pour l’essentiel des foyers, une installation de 3 à 6 kWh permet de viser une quasi-autoconsommation. Au-delà de 25 % de production injectée, les gains s’effondrent. Par ailleurs, notez que l’usage de batteries peut améliorer la performance de l’installation. L’énergie produite la journée n’est plus perdue pour les besoins du soir. L’autonomie est renforcée, les pics de consommation sont amortis, et les économies augmentent.
Alors non, la baisse du tarif de rachat est loin d’être un coup dur pour le secteur. Elle rappelle juste que l’autoconsommation est à la fois le présent et l’avenir. Un sujet dont nous aurons d’ailleurs l’occasion d’évoquer à nouveau à l’automne, avec l’annonce de la baisse de la TVA prévue au 1er octobre 2025… Un point que nous ne manquerons pas de suivre !